Sombre nuit au royaume des vivants.
Perplexité de la lune face aux apparents.
Apparemment aisé dans la magie des songes de transformer le soufre en feu, le feu en souffles au creux raffiné d'une oreille évasée. L'homme se tient au contour d'un garde fou à lier des mots, délier des pensées, ébranlant au dos du jour les amours d'une nuit, tiraillant de son pouls l'amour étrenné. Du soufre à la mèche, de la gomme aux cheveux, le vent souffle, danse la flamme au parquet des bougies et s'irise le poil détruisant la magie. Que l'on jette l'allumette, que l'on coupe le son, que notre sang se glace au spectacle du sans. A venir le vide, la cicatrice du temps, les costumes sombres et les pleurs d'enfants. Et les regards tombent aux pupilles échangeantes, l'aspiration au vrai, l'insoumission aux faux... de celles qui viennent trop souvent vous couper l'herbe sous le pied. Le pied à terre, l'âme au genou, l'homme s'abandonne au dialogue transcendant. De la vie à la mort, de l'autel aux cieux, pour dormir une dernière fois auprès d'elle sans que la chambre ne soit trop chère. Et repalper la chair, et retracer le monde reléguant l'infâme au rang des colombes que l'on laisse s'envoler comme le rire des enfants qu'une fois l'orage terminé.
L'homme a une nouvelle fois revêtu son costume, et la femme à nouveau s'est parée de blanc; mais aux traînes de la robe ont poussées des plumes et l'amoureuse valse est bien plus aérienne.
Mignonne,
Allons voir si la rose que ce matin je dépose sous l'ombre de votre pierre au soleil ne perdra point cette vesprée, ses larmes en pluie de rosée et ce pâle au votre pareil...